Il nous est bien difficile de nous représenter le quartier de La Fontonne d'autrefois... presque un désert avec quelques rares habitations et un vaste terrain, la Faïsse Grimaude, de plus de 7 hectares, à l'abandon, qui longeait sur plus de 200 m la route nationale 7 à l'est et descendait jusqu'à la mer.
Le quartier doit sans doute son nom à la fontaine réalisée par les Romains et alimentée par l'eau de l'aqueduc de Fontvieille où les passants pouvaient se désaltérer. La fontaine donna par la suite l'appellation La Fontonne qui a perduré. Après la 1ere guerre mondiale, le quartier connut une importante augmentation de sa population et une confirmation de sa vocation horticole. Les habitations se développèrent le long de l'artère principale mais aussi au milieu des campagnes. Le diocèse de Nice comprit que cette population avait besoin d'un lieu de culte à proximité, une chapelle, vu l'essor démographique du quartier.
Le terrain appartenait à Mme Veuve Joséphin Causse, née Anne-Marie Goiran domiciliée à Nice. Elle était la soeur du général Goiran qui fut maire de Nice de mars 1912 à novembre 1919. Elle se montra favorable au projet mais souhaitait différer son acceptation jusqu'à la liquidation complète de la succession de son mari et la vente de la totalité du terrain. La transaction se fit le 28 mars 1923 au profit de M. Aimé Bourreau, industriel à Antibes, futur maire de la ville (1929-1935). Celui-ci s'empressa de rétrocéder la surface nécessaire à la construction de l'édifice religieux y ajoutant 260 m2 pour l'édification d'un chemin de communication avec la route nationale 7. Madame Causse-Goiran en fit don à l'association diocésaine de Nice pour qu'elle puisse mener à bien son projet de chapelle. Cet acte généreux valut à Mme Causse-Goiran de voir son nom donné à la petite place située devant la chapelle. Ce n'était que justice !
En plus du don du terrain, Mme Causse-Goiran ajouta une somme de 5000 F. M. Bourreau, pour ne pas être en reste, offrit d'abord 3000 F puis 5000 F et encore 8000 F pour achever la mise en état de la place. Une souscription rapporta 6000 F et deux ventes de charité, l'une en 1924, l'autre en 1926 permirent d'atteindre le total de 81000 F sur les 127000 F nécessaires à la construction. On trouva solution pour la somme manquante : un emprunt à fonds perdu consenti par M. et Mme Choiselat Bouïnais. Un comité avait été constitué pour gérer toutes ces finances avec Mme Causse-Goiran comme présidente, l'archiprêtre Giraud et Aimé Bourreau comme vice-présidents et M. Paul Mallié comme trésorier.
La première pierre de l'édifice sera bénie le 24 juin 1923 par le chanoine Chauvillard, vicaire du diocèse, en présence de la plupart des conseillers municipaux avec, à sa tête, le maire Baptistin Ardisson.
Les horticulteurs du quartier auraient souhaité que l'église soit placée sous la protection de leur vénérée patronne Ste Marie-Madeleine dont la fête est célébrée chaque année le 22 juillet. Il fallut se plier au souhait de Mme Causse-Goiran de voir baptiser l'édifice St Joseph du prénom de son défunt mari. C'est ainsi que naquit la chapelle St Joseph d'Azurville. (source:maville.com)